Peinture vagabonde
Pour tous ceux qui se promènent en ayant sur eux une petite palette d’aquarelles, un pinceau et un carnet, ce petit livre est une merveille.
Les bonheurs de l’aquarelle d’Anne Le Maître
« Glisser dans son bagage quelques couleurs et un carnet de croquis, prendre le temps de s’asseoir, sur une pierre ou un banc, et de recueillir du bout du crayon le spectacle qui s’offre à vous. Colline ou cathédrale, âne ou pissenlit, dessiner en voyage, c’est, à mille lieues de l’instantanéité photographique, toujours prendre le temps de l’écoute, du regard et donc de la rencontre. Ralentir le pas, faire naître un paysage sous son pinceau et rapporter un témoignage vivant des voyages accomplis, c’est aussi prolonger son périple par l’imaginaire. Car l’aquarelle itinérante est un double voyage, dans un lieu étranger et dans sa re-création par le pinceau. Elle apprend à regarder le monde autrement, à être attentif aux nuances et aux lignes de force, et, en restituant les contrées explorées d’une façon personnelle et sensible, permet en outre de revivre le moment de leur découverte. »
De l’œil à la main, de la palette à la feuille, le meilleur dessin sera celui qui aura su conserver ce caractère d’évidence qu’a la réalité quand elle se déploie sous mes yeux.
Contrairement à une peinture à l’huile ou à un dessin au trait, on ne maîtrise jamais totalement une aquarelle. Les pigments se diffusent magiquement dans l’eau de la feuille ; l’évaporation différenciée va les concentrer en certaines zones ; les coloris eux-mêmes interagissent et certains dévorent sans état d’âme tout pigment étranger qui passent à leur portée.
« Je ne suis pas peintre. Simplement je peins. A l’aquarelle. Il ne s’agit pas d’art, quoi que ce mot puisse signifier. Je ne suis ni Turner, ni Cézanne, et si je dessinais la montagne Sainte-Victoire, personne d’autre que moi n’en ferait cas. Je le ferais, moi, au nom de l’occasion qui me serait ainsi donnée, une heure durant, de dialoguer avec chaque brin d’herbe qui m’en sépare, avec chacun des arbres, chacune des pierres qui la composent ; avec Cézanne, même, pourquoi pas ?… »